Après avoir exercé son métier de sage-femme pendant 23 ans, elle est devenue fin 2023 « coordinatrice de l’équipe ressource hémi-régionale référente des femmes victimes de violences ». Elle nous explique tout !
Depuis quand vous intéressez-vous aux femmes victimes de violences ?
Dès que j’ai fait mes études de sage-femme, de nombreuses femmes autour de moi m’ont spontanément raconté des histoires d’inceste ou de violences conjugales. Je suis devenue leur confidente. Sans m’y attendre, j’étais entrée dans le secret des femmes ! Depuis, pour moi, mon rôle a toujours été là : aider les femmes et faire de la prévention. Parce qu’il y a énormément de risques d’apparition ou d’aggravation des violences lors d’une grossesse et à l’arrivée d’un enfant.
Comment vous êtes-vous formée à ce sujet ?
J’ai été bénévole au sein de l’ONG Gynécologie sans frontières, de 2006 à 2024. Dans ce cadre, j’ai pu bénéficier d’une formation sur le sujet des femmes victimes de violences. À l’époque, il y avait encore peu de formations. Et surtout, j’ai travaillé pendant six ans au sein de l’Unité de gynécologie-obstétrique médico-psycho-sociale (Ugomps) du CHU, au service des femmes enceintes en situation de vulnérabilité.
En quoi consiste votre poste de coordinatrice ?
Je suis coordinatrice de l’équipe ressource pour les départements 44 et 85. C’est-à-dire que je suis à la disposition de tous·tes les professionnel·le·s de santé de ces territoires pour les aider à orienter et à protéger les femmes victimes de violences et leurs enfants. Je travaille aux côtés de Jean-François Medelli, directeur de la plateforme 4 et directeur référent de cette équipe, ainsi que du Dr Renaud Clément, chef de la médecine légale.
Quel est votre premier objectif ?
C’est de faire en sorte que ce sujet des violences devienne un sujet de santé comme les autres aux yeux de tous les professionnel·le·s. Que tous, lors des consultations, demandent à leurs patientes si elles se sentent respectées au quotidien. Trop peu de praticien·ne·s encore osent poser cette question !
Qu’est-ce qui vous fait vous lever le matin ?
Le fait d’être la cheville ouvrière de la future unité sanitaire dédiée aux femmes victimes de violences qui est en cours de création sur le territoire et qui sera très certainement rattachée au CHU.
Qu’est-ce qui vous permet de souffler ?
Je joue du piano depuis longtemps, ça me vide la tête. Je ne pourrai pas m’en passer !
Finalement, thé ou café ?
Les deux, mais pas aux mêmes moments !